58 ans plus tard, l’une des œuvres cinématographiques les plus innovantes et singulières revient sur grand écran : une folie visuelle inédite.

C’est un véritable événement cinématographique que l’on ne pouvait pas manquer : la projection de Les Marguerites dans nos salles obscures pour la première fois en version restaurée 4K. Ce film cultissime, véritable manifeste féministe contre-culturel, a bousculé les conventions de la société tchèque de son époque et a presque coûté la carrière de sa réalisatrice, Vera Chytilová.

Un film avant-gardiste qui résonne encore aujourd’hui

Voir Les Marguerites en 2024, c’est être le témoin de la modernité d’une œuvre réalisée il y a près de 60 ans. Le film met en scène deux jeunes femmes, Marie II la Blonde, incarnée par Ivana Karbanová, et Marie I la Brune, interprétée par Jitka Cerhová. Ensemble, elles sont prêtes à briser les conventions établies et à semer l’anarchie sur leur passage. Conscientes du caractère totalement corrompu de leur monde, elles décident de se comporter en conséquence.

Un tourbillon de couleurs et de techniques narratives

Avec ses scènes surréalistes et sa structure apparemment déconnectée de toute logique rationnelle, Les Marguerites malmène constamment le spectateur à travers une variété de techniques narratives et de formats visuels. Ce long-métrage se rapproche davantage du cinéma d’avant-garde et expérimental que de l’art traditionnel, tout en restant une œuvre amusante et jubilatoire qui célèbre l’hédonisme et la liberté féminine. C’est un véritable pied de nez à la bourgeoisie et au pouvoir masculin, à savourer enfin sur grand écran.

Une production controversée et censurée

La production de ce film n’a pas été de tout repos. Bien qu’approuvé par l’État, Les Marguerites a rencontré de nombreuses restrictions. Des conservateurs du régime communiste tchécoslovaque ont accusé Vera Chytilová de ‘nihilisme’ et ont critiqué le film pour ne pas correspondre aux idées socialistes de l’époque. Le film a même été censuré pour sa représentation des libertins.

Un symbole de la Nouvelle Vague tchécoslovaque

Lors du tournage, ni Ivana Karbanová ni Jitka Cerhová n’étaient actrices professionnelles : l’une était vendeuse et l’autre étudiante. À sa sortie, Les Marguerites a reçu un accueil enthousiaste de la part des critiques et du public tchèque et européen. Ce film fait partie de la Nouvelle Vague tchécoslovaque, où une génération de cinéastes a défié la censure communiste en créant des œuvres provocatrices et satiriques qui remettaient en question l’autoritarisme.

Ne manquez pas un morceau d’histoire du cinéma : rendez-vous le 29 novembre pour la projection en 4K de Les Marguerites, l’un des films européens les plus importants et avant-gardistes de l’histoire.