John Mathieson critique le processus créatif actuel de Ridley Scott
John Mathieson, directeur de la photographie, a collaboré sur de nombreux projets avec le célèbre réalisateur Ridley Scott. Pourtant, il constate que le processus de travail de Scott est devenu « très imprécis ». Lors de sa participation au podcast The DocFix Documentary Storytelling, Mathieson a partagé ses frustrations concernant les méthodes de tournage actuelles de Scott. Il a décrit comment l’usage intensif de multiples caméras et d’éléments de CG (graphiques par ordinateur) a transformé le travail en un exercice moins soigné qu’auparavant.
Un rythme de production époustouflant
Avec plus de 50 films à son actif, Ridley Scott est un réalisateur au rythme de production enviable. En 2021, il a sorti Le Dernier Duel et La Maison Gucci. Deux ans plus tard, en 2023, Napoléon a vu le jour, suivi de Gladiator II en 2024. Cependant, cette rapidité a été critiquée par John Mathieson, qui a collaboré avec Scott sur des films emblématiques tels que Hannibal (2001) et Gladiator (2000).
Des méthodes de travail controversées
Mathieson déplore l’approche actuelle de Scott, qui se concentre sur des prises de vue rapides et une utilisation massive de la technologie au détriment de la qualité visuelle. « Il aime tout faire d’un coup, ce qui n’est pas avantageux pour la direction de la photographie », explique Mathieson. Selon lui, l’éclairage se limite désormais à une seule perspective, et la profondeur, autrefois essentielle, a disparu. « Tournant avec autant de caméras, il est impossible de créer une véritable ambiance visuelle », ajoute-t-il.
L’art de filmer remis en question
Pour Mathieson, cette approche va à l’encontre de l’art cinématographique. Il illustre cette tendance par une métaphore culinaire : « Au lieu d’être le chef qui prépare un plat exquis, c’est comme prendre un chariot au supermarché et le remplir sans discernement, en disant qu’on arrangera cela plus tard. » Malgré ces critiques, il reconnaît que Ridley Scott reste une figure incontournable du cinéma, capable d’attirer les foules malgré des méthodes discutables.
La sortie de Gladiator II a déjà généré plus de 307 millions de dollars dans le monde, un chiffre impressionnant qui témoigne de l’attrait du public pour les œuvres de Scott. Le film original, avec ses 12 nominations aux Oscars et 5 victoires, dont celles du meilleur film et du meilleur acteur pour Russell Crowe, continue d’influencer le succès de sa suite.
Paul Mescal, l’un des acteurs du projet, s’étonne de la capacité de Scott à gérer un tournage avec 12 caméras tout en maintenant une attention minutieuse aux détails. « Son cerveau fonctionne plus vite que celui de quiconque que j’ai rencontré », confie-t-il. Malgré les divergences d’opinions sur sa méthode, Ridley Scott continue de laisser une empreinte indélébile sur le paysage cinématographique.
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