La Dernière Œuvre de John Ford : Une Beauté Tragique
« Son dernier plan est une merveille : aussi beau et aussi triste que seul John Ford pouvait le faire ». Ces mots résonnent encore aujourd’hui pour décrire la magie de Ford, un réalisateur dont l’empreinte sur l’histoire du cinéma reste indélébile plus de cinquante ans après sa disparition. Gagnant de quatre Oscars, Ford a réalisé plus de 140 films au cours de sa carrière, explorant une variété de genres. Pourtant, c’est dans le western qu’il a vraiment surpassé ses contemporains.
Le Maître du Western
Ford est souvent désigné comme le maître incontesté du cinéma western, ayant dirigé certains des films les plus emblématiques du genre, tels que La Chevauchée fantastique, Les Cheyennes, et L’Homme qui tua Liberty Valance. Ses œuvres continuent d’influencer les réalisateurs actuels, bien au-delà des frontières temporelles et générationnelles.
Un Chef-d’œuvre Sous-Estimé : 7 Femmes
Alors que nombre de ses films sont souvent cités par les acteurs et les réalisateurs comme des inspirations majeures, 7 Femmes est l’un des films de Ford qui reste trop souvent dans l’ombre. Sorti en 1965, ce long-métrage se déroule dans les années 30 et suit l’expédition de sept femmes américaines en Mandchourie, au cœur d’une Chine dévastée par la guerre. Malgré un casting quasi exclusivement féminin, le film fut un échec commercial, passant presque inaperçu à sa sortie.
La Fin d’une Carrière Légendaire
Initialement, 7 Femmes n’était pas censé être le chant du cygne de Ford, mais la détérioration rapide de sa santé au début des années 70 a empêché tout autre projet d’aboutir. Bien que 7 Femmes ne soit pas souvent mentionné parmi ses œuvres les plus célèbres, Alejandro G. Calvo l’a placé dans son Top 10 des meilleurs films de John Ford, soulignant son caractère unique et sa rupture avec l’image conservatrice du réalisateur.
Selon G. Calvo, « Si dans ses dernières années, John Ford s’est éloigné de son image conservatrice en réalisant des films ouvertement libéraux, antiracistes et pro-amérindiens, il a surpris tout le monde en clôturant sa carrière avec un film exclusivement féminin, où les hommes présents sont dépeints comme des faibles ou des psychopathes cruels ». Ce film, se déroulant dans un cadre empreint d’influences orientales, remplace le fort de la cavalerie par une mission catholique et les Indiens par des Mongols violents.
Pour conclure, John Ford nous a laissé en héritage un cinéma d’une profondeur et d’une richesse inégalées. Son dernier film, bien que méconnu, mérite d’être redécouvert comme une œuvre à la fois magnifique et poignante, témoignage de la vision unique d’un des plus grands maîtres du cinéma.
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