Souvent inaperçu, Tom Hanks incarne deux personnages complètement opposés dans « Forrest Gump ».

L’évolution des représentations racistes dans le cinéma

En 1915, D.W. Griffith a présenté au monde une œuvre cinématographique incontestablement influente, mais controversée. Le film Naissance d’une nation a non seulement redéfini la narration visuelle, mais il a également glorifié des idéologies racistes, notamment le Ku Klux Klan. Cette glorification a même donné naissance à une vague de marchandising xénophobe, allant des chapeaux pointus aux tabliers ornés de symboles du KKK. Heureusement, les mentalités ont évolué rapidement… ou pas ?

Le déclin de l’influence du Ku Klux Klan

Il est surprenant de constater qu’aujourd’hui encore, environ 6000 membres du KKK subsistent aux États-Unis, loin des 6 millions atteints après la sortie de Naissance d’une nation. Cependant, leur influence et leur visibilité dans les médias ont considérablement diminué. Même les chaînes de télévision les plus conservatrices évitent d’être associées à de telles idéologies extrémistes, en partie grâce à l’évolution naturelle de la société et aussi grâce aux représentations cinématographiques comme celle de Forrest Gump.

Forrest Gump et la lutte contre le Klan

Dans Forrest Gump, bien que brièvement, une scène montre Tom Hanks dans le rôle de Nathan Bedford Forrest, un personnage dont le nom fait référence à un membre historique du KKK. Le personnage de Forrest est utilisé pour rappeler que « nous faisons tous des choses qui, eh bien, n’ont pas de sens ». Nathan Bedford Forrest, après avoir été un des premiers membres du Klan, a ensuite consacré ses efforts à lutter contre l’organisation.

L’évolution de l’œuvre originale

Curieusement, le livre original consacre plusieurs pages à cet ancêtre de Forrest, mais le réalisateur Robert Zemeckis a jugé que cela pourrait distraire l’audience du véritable cœur du film. Heureusement, des décennies après Naissance d’une nation, il était impensable qu’une telle glorification soit prise au sérieux.